Elles étaient restées silencieuses pendant la traversée, Oya avait le visage fermé et le front soucieux, sans doutes était-elle trop sollicitée ces derniers temps et bien fatiguée de tant donner sans jamais compter.
Quand elle lui avait parlé de ce lieu, elle ne l’avait tout d’abord pas cru. Sa propre mère lui en avait conté l’histoire et lui avait appris à prier la grande déesse depuis qu’elle était enfant, mais elle avait toujours cru que l’île d’Avalon n’était qu’une légende.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsque l’épais voile de brume se déchira pour laisser apparaître les contours découpés et vallonnés d’une île aux couleurs fabuleuses. Elle ne vit pas le regard attendrit qu’Oya lui jeta en voyant ses yeux d’enfant émerveillée, tant le spectacle qui s’étalait sous ses yeux la fascinait. Elle ne sentit pas plus les larmes d’émotion qui coulaient sur ses joues rosies par la fraîcheur du matin.
Elle descendit de la petite embarcation à la suite de sa compagne, la suivant sur les pentes escarpées qui menaient à la petite plage.