Chambre des Duchesnes

Dans les bras de sa mère, Gandelin entra dans la chambre attribuée a Jazon et Gypsie et par extension au bambin. Il s'était réveillé, et bien qu'un peu léthargique il vu une belle piece sans prétention, ou trônait un magnifique berceau. Gyspie y borda l'enfant, qui voyant la fatigue se dessiner sur le visage de sa mère, fit une remarque pertinente en montrant sa maman du doigt.

Dodo maman! dodo Ganheulin! Papa?

Sages paroles de l'enfant, car Gypsie tombait de fatigue et tenait à assister au mariage sans cligner de l'oeil.

Nuit si riche en émotions diverses déjà, si différentes de ce qu'on pouvait vivre par delà les brumes. Elle espérait que bien qu'enfant, Gandelin avait ressenti quelque chose de différent lui aussi, quelque chose de magique comme tout ici. Difficile pourtant, car il n'avait pas vécu grand chose pour l'instant. Mais cela ne saurait tarder, et un jour il pourrait se faire sa propre opinion et son propre choix surtout.

Pourvu qu'il ne soit pas effrayé tout à l'heure, par le marié vêtu de la tenue nuptiale. L'épouse le ferait sans doute rêver ou penser à un ange.
Elle l'enviait parfois son fils, tant de choses à découvrir encore, et la plus grande satisfaction, pour l'instant, c'était de lui apprendre toutes ces choses de la vie, du brin d'herbe aux étoiles, en passant par les papillons, les abeilles et les fleurs.

Souriante et parfaitement détendue, Gypsie déposa un baiser sur la joue de son fils.

Oui, maman dodo aussi. Papa aussi. Alors... chuuuuuuutttt... on dort...

Elle s'éloigna de lui, s'étendit sur le lit voisin, et ne tarda pas à sombrer dans le sommeil.

Jazon venait de quitter Aengus, le laissant avec dame Yvonne qui venait lui rendre visite.

En revenant vers leur chambre, il pensait à cette rencontre inattendue avec cet homme. Il savait qu'il n'y avait pas de hasard et que toute rencontre était voulue.
On devait y trouver ou y apprendre quelque chose.
Elle pouvait également influer sur le court d'une existence quelque soit la voie qu'elle prenait.

Cet homme lui plaisait même si, il semblait avoir de bien lourds secrets à porter. Mais qui n'en avait pas....

Arrivé devant la porte, il frappa doucement à la porte par correction pour signaler sa présence et l'ouvrit.
Dans la chambre régnait le silence.
Jazon comprit que mère et fils reposaient.
Il posa le panier sur la table et déposa sa cape sur le dossier de la chaise.
Il s'approcha du berceau tout en détachant la ceinture qui soutenait sa dague à la taille. Gandelin y dormait paisiblement.

L'heureux père se redressa, tendit la main pour poser ceinture et dague sur la table puis il s'avança vers le lit et s'y assit, retirant ses bottes.
Jazon se retourna vers Gypsie qu'il regarda longuement dormir. Il remonta sur elle la couverture et s'allongea à ses côtés.

La lumière solaire entrait par la fenêtre. Jazon fixa un instant le plafond pensant aux dernières heures passées à Avalon.
Il avait juste besoin de deux petites heures de repos.....
Des visages de jeunes filles se mélèrent aux incantations et chants autour d'un feu.
Ses pensées rejoignirent bien vite ses rêves et Jazon sombra dans un sommeil bien court mais réparateur.

Même pas le babil de Gandelin qui la tira du sommeil, mais le gazouillis d'oiseaux dehors ; eux aussi chantaient différement qu'au delà des brumes. Vraiment tout était différent ici. Ouvrir les yeux sur l'être cher endormi près de soi, n'est-ce pas réveil souhaité par maints amoureux... Aussitot un sourire s'affiche sur les lèvres, la main est attirée par le visage chéri et le caresse doucement, tendrement, jusqu'à ce qu'il ouvre les yeux et qu'ils se font miroir aux siens.

Doux baisers échangés dans une délicieuse paresse toujours trop éphémère. Juste les instants nécessaires pour se rappeler la suite des évènements, et l'idée du mariage les font se lever rapidement.

S'apprêter en bavardant, heureux, se remémorant leur émotion passée, le soir où ils se sont dit oui. Et Gypsie le dirait encore, autant de fois qu'il resterait de jours dans sa vie. Oui, oui et encore oui, pour la vie. Jazon et Gypsie... et Gandelin qui se rappela à leur attention dans un timide

" Papa "

Rires échangés, on soulève le bambin, on l'embrasse, on le chérit, on le pérpare, on lui parle, on papote avec lui. Il est heureux, il a ses parents pour lui tout seul.

Le repos fut court mais efficace dans une ambiance sereine, paisible et remplie d'énergies.

Se retrouver tous les trois loin des tracas de la vie quotidienne était devenu un besoin vital.
Jazon s'émerveillait du bonheur qu'il vivait à chaque instant, à chaque minute depuis qu'il avait rencontré Gypsie. Elle lui apportait tout ce qu'un homme pouvait réver.... Présence, écoute, tendresse, amour....

Il pensa à Aengus et sa compagne qui allaient bientôt vivre tout cela.

Et ce bonheur, il le partageait à trois dorénavant avec leur fils Gandelin.
Il en profitait cet heureux père de voir grandir son fils auprès de lui.
Il découvrait des choses qu'il n'avait pas eu le bonheur de connaitre avec son premier fils Côme-Amaury.

Après s'être préparé et restauré, il était grand temps d'aller à la clairière.
Gypsie, on passe chercher Aengus !
Il faut que je te présente le futur marié.

Jazon prit son fils dans les bras et ils sortirent de leur chambre pour se diriger vers celle d'Aengus.

Le temps était suspendu ici, ne semblait avoir de prise sur rien, sauf sur les corps qui réclamaient toujours du repos.
Partis silencieusement de la clairière, les yeux et la tête pleins des formidables moments vécus durant la fête de Belthane, ils étaient arrivés à la maison d'hôtes, s'étaient séparés sur le pas des différentes portes des chambres d'invités.

Les Duchesne retrouvèrent la leur, Gandelin ne se fit pas prier et s'endormit comme un bienheureux. Rapidement rejoint dans ses rêves par ses parents épuisés eux aussi.

Tendrement enlacés tous les deux, là où ils se sentaient si bien, à Avalon, où ils auraient pu rester pour l'éternité si la vie ne les appelait pas ailleurs.

Les rêves de Gypsie furent pleins de belles dames légèrement vétues, des voiles semblaient les entourer, voler près d'elle, les envelopper et disparaitre vers le ciel, se mêler aux nuages. Et la haut, dessiné dans les volutes blancs, un petit visage tout fripé semblait l'appeler.
Un enfant dans les nuages, alors que les deux premiers, elle les avait vu dans les étoiles... Stella et Eridan... Eridan et Alayn, ses fils récemment morts tous les deux.

Vision heureuse suivie de ce cauchemar éternel, la main armée de l'épée venant trancher la gorge d'Alayn. En sursaut et en nage, Gypsie se réveille par la main apaisante de Jazon couché près d'elle, qui murmure un " chut ", la serre dans ses bras, la caresse tendrement et la berce de douces paroles...

Nuit achevée par Jazon junior qui rejoint ses parents dans le lit. Après un long moment propice à la complicité, la famille s'apprête à rejoindre Yvonne et les autres dames.

Jazon était heureux. Alors qu'il se préparait et aidait Gandelin à mettre ses chausses, il repensait à la veille.
Que d'émotions hier et cette nuit, partagées avec celle qu'il aimait plus que tout. Ces retrouvailles avec la jeune prêtresse.... Solvegg qui avait pu venir..... Et l'honneur que dame Yvonne lui avait fait de le faire protecteur d'Avalon et de la grande prêtresse.

Pourtant, son bonheur qui aurait du lui remplir le coeur et l'âme laissait place à un léger malaise. La source n'en était pas la réaction en soi de Solvegg. Il la connaissait depuis si longtemps. Non ! C'était surtout que cette réaction était associé à Gypsie, il en aurait mis sa main au feu.
Jazon savait que son amie ne dirait rien. Depuis sa rencontre en terre d'Auvergne avec Roxxon, elle s'était fait une règle de ne plus rien révéler de ce qu'elle pourrait entrevoir de l'avenir.
Mais une inquiétude s'installait en lui pour Gypsie. Sans entrevoir le pire, il ferait tout pour protéger Gypsie.
Il fallait qu'elle lui parle un peu.

Tout le monde fut prêt et laissant passer Gandelin devant, il prit la main de Gypsie et sortirent de la maison des hôtes.

Silence a écrit:: Une effraie glisse en silence dans l'obscurité, venue de loin, au-delà de la Grande Mer, porteuse d'un message. Cette fois, c'est un simple carton d'invitation qu'elle dépose, avant de reprendre son vol erratique vers la Cité.

[HRP : Cliquez sur le carton pour en savoir un peu plus...
L'adresse du mariage vous sera communiquée pour toute réponse positive.]

Jazon venait d'arriver sur l'ile et rejoignit la maison d'hôtes où se trouvait sa chambre.
Il en ouvrit la porte et y entra.
Il posa sa sacoche de cuir sur une table et trouva une invitation.
Il le lut attentivement.

Silence.... Ulayha.....

Que le destin était curieux !
Il était en plein voyage avec Gypsie et leur ami Passepoil et il se trouvait justement à Castillon, lieu où résidait autrefois Silence.
Peut être y trouverait il des traces de leurs rites... Un temple....? Des gens qui la connaissaient....?

Jazon sourit.
Elles s'étaient enfin mariées.
Il admirait leur ténacité. Même si un drame était arrivé ici même, elles avaient suivi leur chemin, commun à elles deux, guidées par leur amour l'une pour l'autre. Avec persévérance, elles avaient surmontées les difficultés et les obstacles pour parvenir au but, leur but. S'unir l'une à l'autre !

Jazon reposa le parchemin et entreprit de se rafraichir.
Puis il s'approcha de la fenêtre et regarda la nature qui entourait la maison. Décor de paix et de quiétude. Endroit idéal pour réfléchir....

Il remit sa cape sur ses épaules et sortit de la chambre et de la maison.
Jazon allait faire un tour dans le village, voir si il y avait des visiteurs, dire bonjour aux habitants qu'il connaissait puis il tacherait de trouver dame Yvonne.

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