La fête de Beltane

Silence sourit en voyant le mât si bien calé ! Plus de risques d' écrabouillement ! Puis elle prit la main d'Ulayha et lui sourit tendrement en murmurant.

Viens amour, nous aussi on offre une chose...

Puis elles avancèrent au pied du mât et Silence fouilla un instant son sac pour en tirer un petit sachet de toile odorant. Ensemble, elles le déposèrent et s'inclinèrent en murmurant.

Reçois de nous, Bienveillante Déesse,
Le gage de notre amour :
Ce sont pétales des roses de la Roseraie d'Eleusis,
Cueillies pour le Mystère.
Reçois l'offrande de notre coeur
En remerciement de ta grande bonté.
Hail !

Puis ayant salué, elles revinrent auprès de la Prêtresse d'Avalon, main dans la main, silencieuses et recueillis, écoutant les prières.

Quand ils arrivèrent à la clairière, Gandelin venait de se réveiller.
Jazon le posa à terre et lui fit signe de se taire.
Puis ils s'approchèrent de l'assemblée.
On en était aux offrandes. Ca tombait bien.
Jazon confia Gandelin à Gypsie puis il entreprit de retirer la tapisserie qu'il portait dans le dos en bandoulière.
Il détacha également son épée de son ceinturon.

Les uns après les autres, les participants à la cérémonie se rendaient au pied du mât.
Jazon prit le temps de dévisager les personnes présentes.
Il reconnut quelques jeunes femmes, novices ou prêtresses.
Mais parmi elles, se trouvaient deux femmes dont une ne lui était pas inconnue. Il cherchait dans sa mémoire tout en découvrant aussi le visage d'un jeune homme inconnu.
Il espérait aussi revoir Aengus et sa fiancée mais ils ne semblaient pas présents. Il en fut un peu désappointé car il avait sympathisé, surtout avec Aengus et aurait bien aimé le revoir.

Avant de s'avancer vers le mât, Jazon et son épouse, leur fils entre eux deux s'avançèrent vers la grande prêtresse.
Jazon tenant la tapisserie enroulée et son épée à la main dans son fourreau, il s'inclina devant Yvonne.

Bonsoir dame....
Veuillez nous excuser pour notre retard....
Nous sommes honorés d'assister à la fête de Beltane, d'autant que pour Gypsie et moi, cette fête et cette date sont très importantes pour nous..... Cela fait un an que vous nous avez unis devant la grande déesse.

Jazon lui sourit, ému. Puis il regarda le mât.
Nous apportons en offrande à la grande prêtresse le meilleur de nous même, notre "savoir-faire" en quelque sorte.

Ulayha pencha la tête. Le mât n'avait pas l'air si penché que ça. Il fallait juste le caler maintenant et il ne tomberait pas. Il n'écraserait personne comme disait Silence.

Non mais c'est bon là... Juste faudra le caler..

Aussitôt dit, aussitôt fait. Le mât était bien tenu à présent. Vint le moment des offrandes. Les deux filles s'avançèrent et déposèrent les pétales de roses.
Ulayha regardait les autres villageois déposer leurs offrandes. Elle écouta ensuite les prières, toujours très recueillie. Elle serra la main de sa belle prêtresse un peu plus fort, sourire aux lèvres..

Silence répondait au doux sourire de la belle vestale... et soudain, à l'apparition de la famille qui s'avançait vers la prêtresse d'Avalon, elle eut comme un sursaut et serra fortement la main d'Ulayha.
La femme et l'enfant ne lui rappelaient rien... mais cet homme... Il y avait quelque chose de familier dans son allure, sa démarche, les traits de son visage... quelque chose de connu et pourtant lointain... et quand il vint saluer la prêtresse d'Avalon, elle baissa les yeux tout en continuant de le dévisager le plus discrètement possible, pour ne pas éveiller de soupçon. Et plus elle le regardait, plus sa main serrait celle d'Ulayha, et peu à peu, elle se sentit parcourue d'un frisson, oppressée comme par un étau glacé, qui l'empêchait de respirer... et serrant toujours la main de la vestale aux cheveux de cuivre, elle recula, lentement, pas à pas, murmurant.

Ula... me sens pas très bien là... ce... c'est... crois suis en train prendre froid... ça... c'est... Il se passe une chose... ça... me sens pas bien du tout...

Une grimace se dessina sur le visage d'Ulayha. En effet, Silence était en train de la lui broyer.
Ula regarda sa belle prêtresse, se demandant ce qui lui arrivait. Elle suivit son regard, fronça légèrement les sourcils, la regarda de nouveau. La belle semblait vraiment très mal...

La jeune femme hocha légèrement la tête lorsque Silence lui murmura que ça n'allait pas. Elle déposa un baiser sur son front, la lâcha quelques secondes et s'approcha un peu plus de la prêtresse d'Avalon.

Veuillez nous excuser... Silence n'est pas bien... Je vais l'emmener un peu à l'écart, nous reviendrons quand ça ira mieux...

Ula revint auprès de sa belle, posa sa main sur son front. Pas l'air d'avoir de la fièvre. Elle haussa les épaules. Elle la prit par la taille et l'éloigna des autres.
Lorsque les filles fûrent assez loin, Ulayha interrogea Silence. Elle devait avoir vu quelque chose pour être dans cet état là...

Dis moi Amour, il se passe quoi ?

Et en même temps qu'elle lui posait la question, Ula prit la belle dans ses bras lui caressant les cheveux...

Silence regarda alors Ulayha, embarrassée de lui causer cette inquiétude, gênée de la tenir à l'écart de la fête, à cause de cette sensation désagréable qui venait de la saisir. Et pourtant cela était : Elle commençait à trembler dans les bras d'Ulayha et se sentait de plus en plus oppressée... Elle tourna alors son regard vers Jazon et reprit.

C'est... c'est idiot ! Te demande pardon ma chérie...
Mais l'homme... lui... Il y a quelque chose avec l'homme... quelque chose qui fait froid... tout autour de moi... et dans moi... et qui... qui empêche de... de respirer... et... et ça me fait peur, Ula...
Arrive pas de savoir mais... c'est comme si lui revenait... comme si l'homme revenait de quelque part où on revient pas...

Silence qui tremblait... C'était mauvais. Ulayha se posait vraiment des questions maintenant. Elle la serra un peu plus fort contre elle. Elle l'écouta en caressant ses cheveux...

C'est rien mon Amour.. Demandes pas pardon..

Puis, elle aussi tourna son regard vers l'homme dont Silence parlait. Qui était-il ? Qu'avait-il fait pour mettre Silence dans cet état...

La jeune femme soupira doucement. Elle ne savait pas vraiment quoi faire pour calmer et rassurer sa belle. Alors, elle se contenta de la garder tout contre elle...

Tu veux qu'on rentre Amour ? Tu peux aller te reposer si ça va vraiment pas... J'suis sûre que la prêtresse comprendra... Ca arrive...

Que faire ? Priver Ulayha de la fête à cause de... de... de quelque chose de désagréable qu'on ne savait comprendre ? Partir ainsi au beau milieu de la fête en manquant l'hospitalité de leur généreuse hôtesse et risquer de passer pour des... des... Barbares ? Ah ça non ! Qu'il n'en soit jamais question !

Silence secoua la tête dans les bras d'Ulayha et la regarda en plissant le museau, comme souvent quand elle ne comprenait pas ou que ce qu'elle comprenait la contrariait, en ajoutant.

Nan ! Ca peut pas se faire ça ! Même avec explication ! Ca peut pas !

Elle lacha, dans un soupir, caressant la joue d'Ulayha.

On retourne... On peut pas faire comme ça... mais on approche pas l'homme... et tu restes auprès d'accord ? Et comme ça... comme ça... va aller... va aller mieux oui... suis sûre va aller mieux...

Presque les mêmes que l'année passée, les fidèles d'Avalon étaient là ; Atalante semblait avoir trouvé sa place aussi. Et de nouveaux visages aussi, autour du mât et d'Yvonne.

Le temps ne semblait pas avoir de prise sur elle, Gypsie la retrouvait toujours égale à elle même, elle ne changeait pas. Entre ses parents, Gandelin avançait vers sa marraine, sans mot dire, obéissant à son père.
Celui-ci ne tarda pas à se défaire du sac contenant leur cadeau, belle tapisserie représentant l'ile d'Avalon entourée de brume. De longues heures Gypsie avait travaillé et elle était fière du résultat. Et sur la tapisserie, Jazon déposa celle qui le quittait rarement, cette fine lame rutilante.

Le regard qu'il échangea avec une des deux inconnues n'échappa pas à son épouse, ni son léger trouble. Et bizarrement, cette personne s'éloigna de quelques pas, accompagnée par certainement une amie. Emue par la cérémonie peut être, ou un léger malaise que l'on pouvait espérer passager. Ou simplement troublée par la beauté de Jazon.

Jazon s'adressa alors à Yvonne, lui offrit leurs présents pour cette fête de Beltane. Ni lui, ni son épouse n'oublieraient les évènements de l'année passée, et l'aide apportée par la prêtresse. Gypsie lui souriait, et rajouta après son époux.

Jazon a tout dit. Bonsoir Yvonne, je suis très heureuse de te revoir. Excuse nous pour ce retard.

Nombre de messages : 63 Date d'inscription : 04/12/2008

Je me tiens un peu en retrait, ainsi, je vois mieux tout ce qui se passe.
Aidé des novices, Yvonne préside la cérémonie, puis, les deux jeunes femmes arrivées il y a peu l'aide, telle deux prêtresses, on dirait La Grande Prêtresse plus jeune, mais avec plus de manière.
Arrive un homme sorti de je ne sais ou, hum, il semble faible, je l'observe. Dissimulé sous ma cape, elle est là, bien sage. Je sais que la Grande Prêtresse n'aimerait pas trop que je m'en serve, mais je doit veiller à sa sécurité, je sais pas d'où ça me viens, mais bon, je l'aime bien et elle est trop gentille avec les gens, on ne sait pas.
Puis, voila la dame Gypsie, le sieur Jason et leur enfant, je suis content de les voir là, enfin des gens que je connais un peu.

J'écoute les chants et poèmes, c'est beau même si je comprend pas tout.

Jazon s'avança avec Gypsie et l'aida à déposer la belle tapisserie contre le mât.
Elle l'avait fabriqué comme toutes celles qu'elle tissait en y mettant tout son coeur.
Dame Yvonne pourrait ainsi orner un des murs de son école de prêtresse.

Puis il dégagea lentement l'épée de son fourreau. La lame étincela à la lueur des flambeaux.
Il la prit à deux mains par la lame et ployant un genoux à terre, il la déposa sur le tapis au pied du mât.
Symboliquement, il mettait son bras, sa force, sa vaillance au service de la protection de l'île d'avalon, de la déesse et de ses jeunes prêtresses.

Se relevant, il recula près de Gypsie et vit que les deux jeunes femmes s'étaient éloignées. Elles revenaient vers l'assemblée.
Jazon regarda avec plus d'insistance l'une des deux dont le visage ne lui était pas inconnu. Et sans savoir pourquoi, le visage de son amie Solvegg s'imposa à lui.
Quel rapport pouvait il y avoir entre son amie d'enfance et cette femme ?
Il pensa à Solvegg qu'il n'avait pas vu depuis plus d'un an et sans nouvelles.
Alors qu'elles se rapprochaient, il fit son regard plus discret quand .......
Eleusis..... Silence.....le lac...... Je me rappelle.....

Mots murmurés en même temps que les souvenirs revenaient......

A mesure qu'elles revenaient vers la clairière, le sentiment de malaise saisit à nouveau Silence, bien qu'elle n'en dit rien à Ulayha, dont elle tenait la main. Et comme elles était arrivées au lieu de la fête, irrésistiblement, sans qu'elle comprenne pourquoi, le regard de la petite brune se posa à nouveau sur l'homme qui venait de faire offrande.
Elle ferma les yeux, les rouvrit, et alors revinrent avec les sensations des images, lointaines, comme un écho, et douloureuses. Elle attrapa alors le bras d'Ulayha et se serra contre elle en murmurant, comme en songe.

Elle est abandonnée... abandonnée... toute seule... et dehors la lune est belle... si belle... si ronde... si blanche... et le lac brille comme un grand miroir... si beau... si blanc... Elle a ouvert la fenêtre... Elle a sauté par la fenêtre... Elle va sous la lune... vers le lac... lentement... Elle entre dans le lac... lentement... Silence... Tout est silence maintenant... Le froid la prend... doucement... Elle glisse lentement... Elle ne sait pas nager... Elle le sait... qu'elle va passer... doucement... de l'autre côté du miroir d'argent... et tout sera silence... définitivement...

Ulayha n'était pas sûre que ça aille mieux. Bien sûr, faire faux bond ne se faisait pas mais si ça n'allait pas, y avait pas le choix.
Ula regarda Silence, soupira, fronça légèrement les sourcils.

Bien... Comme tu veux. Mais si ça va pas, on y va...

Les filles repartirent en direction de la fête. La jeune femme regarda Jazon, puis Silence, encore Jazon et Silence. Voilà qu'ils se dévisageaient maintenant. Qu'est-ce qui avait bien pu se passer pour que Sil soit aussi mal à l'aise en sa présence ?
Ulayha soupira. Elle secoua la tête. Elle ne comprenait absolument rien de ce qui se passait. Sa belle non plus apparemment.

Ula sentit la prêtresse se serrer contre elle. Elle l'entendit murmurer. Elle tendit l'oreille.

"Elle" ? Elle parlait de qui ?
"Abandonnée"...; "toute seule"...

Ulayha crut comprendre. La jeune femme resta silencieuse. Elle n'ajouta rien. Pas la peine. Elle se contenta de la garder contre elle, en jetant quelques petits coup d'oeil en direction de l'homme.

Silence se serrait davantage encore contre Ulayha, comme si tout à coup elle avait craint de la perdre, comme si plus que jamais elle avait eu besoin de la sentir près d'elle... Elle regardait fixement l'homme, les grands arbres, la lune au-dessus, la nuit autour... et peu à peu, d'abord en filigrane, puis de plus en plus nettement, une autre vision prit la place de la première... et à la place de la clairière s'étendait le grand lac... et au lieu de la fête... la fin... la fin de Silence...

La fête de Beltane - Page 2 Lunelac

Elle secoua la tête brutalement, comme pour sortir de ces pensées funestes et tourna un regard perdu vers la vestale.

L'homme... Il y a un lien... Il faut savoir... Il faut aller... Il faut... Mène-moi stoplait... Mène-moi à l'homme... et reste... reste près de moi... avec moi...

Nombre de messages : 46 Age : 34 Date d'inscription : 13/01/2009

Gnaaz regarder la cérémonie,quand certain mouvement de personne se fit apercevoir.
Il regarda ce que faisait chacun et il trouva très curieux que deux femmes se mit a l'écart puis il se contenta de garder le sourire.

Laissant la cérémonie avancer,le jeune homme attendit l'intervention de la grande prêtresse.

Ulayha resta silencieuse un moment, serrant Silence contre elle. Elle la serrait fort, fermait les yeux, essayait de ne pas imaginer la scène qu'elle avait décrit tantôt. Mais comment ne pas y penser ? Comment enlever ces images ? Non, elle ne pouvait pas. Sa plus grande peur était de la perdre. Ula connaissait le passé de sa belle. Elle était effrayée. La jeune femme avait peur qu'elle ne recommence...

Ulayha grimaça lorsque Silence lui demanda de la mener vers l'homme... Cet homme qui lui faisait peur, qui lui rappelait de mauvais souvenirs. Et puis, savoir quoi ? Quel lien il y avait entre sa noyade intentionnelle et cet homme ?
La jeune femme haussa les épaules puis soupira doucement. Au lieu de se questionner elle même, autant aller lui parler et savoir. Enfin... Silence allait parler, Ula allait écouter...

Bien... S'tu veux on va le voir...

Ulayha prit la main de la belle prêtresse d'Eleusis et avança en direction de l'homme.
Lorsqu'elles furent arrivées, Ulayha inclina légèrement la tête en guise de salut.

Si ça va pas Amour, tu dis et on s'en va hein

Maintenant... Elle allait enfin savoir ce qui s'était passé. Pas trop tôt...

Tout en se laissant guider par Ulayha, comme une somnambule, entre deux eaux, elle murmura.

La vérité peut pas être pire que mon sentiment et peut-être la connaissance efface la peur en moi... et oui si c'est trop de mal on va... oui...

Revenues près du mât et de la Prêtresse d'Avalon, la petite brune lacha un instant la main de la vestale et croisa les mains sur sa poitrine en s'inclinant, baissant la tête pour saluer, d'abord la femme, puis l'homme qui avait fait refluer en elle toutes ces visions de mort.

Hail !
Nous sommes Eleusis.
Elle est Ulayha, la Vestale.
Et moi c'est Silence, la Prêtresse.

Elle se redressa lentement et posa ses grands yeux d'ombre sur l'homme, avec un frisson glacé, reprenant aussitôt la main d'Ulayha dans la sienne pour retrouver un peu d'assurance. Elle inspira profondément, s'efforça de sourire malgré son malaise, et tenta de savoir.

Toi, l'homme, tu... tu... tu es venu d'une nuit noire et froide et silencieuse et... tu es venu pour ma fin... et pourtant on se connait pas encore... et tu sais ce que Silence ne sait pas... et elle désire le savoir... C'est une chose, la vois et la ressens en moi, mais sais pas la comprendre... C'est une chose, elle me fait du mal passe que la comprends pas... Aussi voudrais savoir, stoplait, quel lien entre toi et moi ?

Les deux jeunes femmes s'approchaient quand Jazon remarqua une grande réserve de la jeune fille inconnue alors que celle qu'il reconnaissait comme étant Silence semblait mal à l'aise.
Il s'en étonna.
Silence lacha son amie et s'inclina légèrement devant Gypsie puis Jazon.
Elle prit la parole et présenta son amie et elle même. Jazon s'inclina à sont tour en guise de salut.
Il eut la confirmation qu'elle était bien la jeune femme qu'il avait croisé à l'auberge quand il retrouva Solvegg jadis.

Elle plongea son regard dans le sien et Jazon la vit frissonner. Il était de plus en plus étonné de la réaction qu'il lui inspirait.

Toi, l'homme, tu... tu... tu es venu d'une nuit noire et froide et silencieuse et... tu es venu pour ma fin... et pourtant on se connait pas encore... et tu sais ce que Silence ne sait pas... et elle désire le savoir... C'est une chose, la vois et la ressens en moi, mais sais pas la comprendre... C'est une chose, elle me fait du mal passe que la comprends pas... Aussi voudrais savoir, stoplait, quel lien entre toi et moi ?

Je m'appelle Jazon et je suis un ami de Solvegg, celle qui vous a aidée et secourue cette fameuse nuit où......

Il hésita à dire les mots sur sa tentative d'en finir en se noyant. Elle paraissait si angoissée.

Elle m'a raconté votre sauvetage. C'était juste avant que je la retrouve à l'auberge.....
Quand je suis arrivé, vous étiez dans une chambre et votre amie vous avait rejoint....
C'est aussi là que j'ai fait la connaissance de Barbatoss, un grand chasseur devant la déesse et l'éternel ! Mais aussi l'un de vos sauveteurs.

Il sourit en pensant à ce qu'il venait de dire mais sans moquerie.
Et j'ai aussi retrouvé Roxxon.....

Il se perdit quelques instants dans ses souvenirs.
Puis je vous ai aperçu quand vous êtes descendu les remercier. Je me rappelle que vous avez offert un pendentif à Roxxon et Solvegg en leur disant qu'elles pourraient toujours trouver de l'aide auprès des compagnons d'Eleusis.

Il ne cessait de parler, pour lui expliquer et tenter de la rassurer. Et il réalisa soudain que la cérémonie n'était pas tout à fait terminée. On allait devoir allumer "les feux de Beltane".
Mais si vous le souhaitez, nous pourrons en reparler à l'issue de la cérémonie.

Au fur et à mesure que l'homme parlait, contre toute attente, les traits de Silence se détendaient, sa respiration se faisait plus régulière et même elle commençait à sourire... Sa main se glissa alors doucement dans celle d'Ulayha et elle parla enfin, de sa petite voix de flûte.

Jazon, tu as mon amitié, comme tu es ami de ces personnes qui ont fait que ma fin n'est pas advenue.
Nous avons décidé, avec les Compagnons d'Eleusis, de remettre à Solveg, Roxxon et Barbatoss le Camée d'Héraklès en témoignage de notre reconnaissance, pour signifier qu'à notre tour nous serons là quand ils seront en détresse, comme moi étais, et qu'ils seront toujours reçus comme mes invités en la nôtre Cité d'Eleusis, quand ils désireront. Et si jamais tu venais à les revoir encore, exprime leur mon souhait de les revoir bientôt et mes voeux pour elles d'une vie belle et heureuse... comme celle que moi découvre à présent, grâce à eux... et... grâce Ulayha qui m'accompagne toujours dans cette vie...

Sa main serra doucement celle d'Ulayha, tandis qu'elle lui adressait un sourire ému, baissant le regard, puis elle reprit.

Ce fut un temps difficile pour moi et, de ce jour, malgré tous mes efforts pour tenter de bâtir une vie heureuse, me suis enfoncée un peu plus chaque jour dans les inquiétudes et les chagrins... jusqu'au moment où on est venu m'arracher à nouveau aux eaux noires et glacées où étais en train d'enfoncer, où on m'a ravie enfin et transporté de bonheur... Et à présent suis heureuse enfin ! Mon amour et ma foi me donnent force et envie de vivre toujours...

Elle releva lentement la tête, posa ses yeux brillants sur Jazon et lui sourit, puis regarda tendrement Ulayha en soupirant.

A présent, Jazon, Silence n'a plus de crainte... et si Ulayha est d'accord, ce sera mon plaisir de m'entretenir avec toi après cette cérémonie.

La petite brune comprenait enfin, tout ce mal-être qui avait ressurgi brusquement, c'était une cicatrice en elle de son passé, un blessure de l'ancienne Silence... mais cela ne faisait plus mal et elle en était même apaisée, comprenant soudain à quel point elle avait été changée par l'amour d'Ulayha. Elle se contenta seulement de lui glisser à l'oreille.

C'était une grande douleur sans toi... Merci d'être là pour moi... Merci de ton amour...

Ulayha resta vers Silence, comme elle lui avait promis. Elle inclina légèrement la tête lorsque la belle prêtresse fit les présentations.

Ula écouta Sil et Jazon, silencieuse. Dans les quelques noms cités, quelques-uns ne lui étaient pas inconnus. La belle les avait déjà prononcés lorsqu’elle lui raconta pour sa tentative de mettre fin à ses jours. Le seul prénom qu’elle ait retenu fut celui de « Barbatoss »…

Jazon mit fin à cette conversation, proposant de la reprendre plus tard. C’est vrai, la cérémonie n’était pas encore fini. Lorsqu’elle serait fini, ça conviendrait mieux…

Ulayha regarda Silence, surprise. Elle rêvait là… Fallait qu’Ula lui donne son accord…

Ma belle… Tu sais, t’as pas besoin de mon accord pour aller parler avec quelqu’un. T'as tout à fait le droit… J’suis pas un tyran… Enfin… J’crois pas… J’en suis un ?!?

Elle lui fit un joli sourire et secoua la tête. Pas possible ça. Elle était pas encore devenue un dictateur Ula…

Arrête de dire "merci" mon coeur.

Ulayha prit sa belle prêtresse par les hanches et lui sourit.

Bon allé... C'est pas fini... Faut suivre la cérémonie maintenant.

La petite brune se contenta de sourire tendrement à Ulayha, la regardant avec ses grands yeux bleu nuit, brillants comme ceux d'une enfant qui entrevoit un cadeau au pied du sapin au matin de Noël, et soupira tout doucement.

Jamaiiiiiiiiiiiiis... par la parole ou par le geste... cesserai de dire mon remerciement du cadeau de toi... jamaiiiiiiiis...

Et toujouuuuuuuurs... demanderai accord de toi... comme c'est à toi que reviens pour toujours...

Et tu es pas un tyran, ma princesse au yeux d'émeraude et aux cheveux de cuivre... Tu es une princesse... Oublie jamais...

Novice Nombre de messages : 226 Date d'inscription : 18/08/2008

Phyla qui ce trouvait toujours à l'arrière pret de la foret entendit un bruit...
Elle regarda derrière elle...
Des pas... trés bruillant...
Un chaval au galop, nerveux... Goliath...
Elle s'éclipsa en douce des la cérémonie...
Recula dans la foret et attrappa son cheval...

Je crois qu'il est temps pour nous de rentré Goliath...

Elle grimpa sur le dos du cheval et voulu récuperer ces affiare au grand chene... mais Goliath en avait descidé autrement et parti au galop vers la rive du Lac...

L'arrivée de Jazon, Gypsie et de leur fils mit un temps d'arrêt à la cérémonie. YvonneTroll n'avait pas le temps de saluer vraiment ses amis qu'elle se sentit envahi par des images d'un homme errant sur la plage, par une sensation de froid venant de Silence, elle sentit l'inquiétude de Gnaaz, la méfiance d'Atalante, et elle était comme paralysée ! En général, l'expérience et les longues années de vigilance lui permirent de s'isoler des pensées et sentiments des autres ou des visions et de choisir à quel dégré elle ouvrit la porte au monde des esprits. Un moment de fatigue, renforcée par la magie de Beltane, et elle avait trop baissé la garde. Incapable de bouger ou de parler, elle assista à l'échange entre Silence et Jazon sans dire un mot, peinant à contrôler sa respiration !

Gypsie pas loin, écoute les dames et Jazon. Il lui a raconté cette histoire, le sauvetage avec Solvegg. Où était-elle d'ailleurs, cette amie si chère dont ils n'avaient plus de nouvelles depuis belle lurette.

Et Eleusis... ils avaient cherché tous les deux, s'étaient renseignés un peu partout, avaient essayé d'en savoir plus. Surtout après leur rencontre avec le vieil homme, Bernard, l'ermite. Venu en Auvergne, à la recherche d'une sorcière qu'il devait affronter. Hélas, malgré les efforts de Gypsie pour l'aider dans sa quête, il avait succombé, attaqué sournoisement par ces étranges " voisins du dessous ". Un frisson la parcouru en repensant à toute cette histoire dont chaque habitant de Montbrison se rappellerait bien longtemps. De quoi conter aux enfants lors des veillées.

Alors, l'atmosphère devient pesante, une femme s'en va et un silence s'installe. Chacun semble observer l'autre, et surtout Silence et son amie qui se regardent comme deux amoureux. Gypsie esquisse un sourire, attend qu'Yvonne prenne la parole.

Mais la prêtresse semble ailleurs, comme tétanisée. Son regard est fixe, sa respiraton haletante, on dirait qu'elle va tourner de l'oeil. Est-ce le spectacle de deux femmes amoureuses qui la dérange ? Le récit de Silence et Jazon ? Que ressent-elle à cet instant ? Que faire ?

Ne pas l'effrayer, la ramener doucement parmi eux. Gypsie avance de quelques pas, pose son bras sur l'épaule de son amie et murmure doucement.

Yvonne ? Tout va bien ?

Le contact avec la main de Gypsie la ramenait à la réalité. Dans un effort immense, elle expira, provoquant un son qui ressembla à un gémissement. Elle hocha la tête et parvint à murmurer:
De l'eau, s'il te plaît !

» Beltane
» Beltane
» Beltane
» Beltane